NOS LOIS SUR LES ARMES À FEU
ONT-ELLES VRAIMENT SAUVÉ DES VIES?

Par Garry Breitkreuz, député, porte-parole conservateur en matière d’armes à feu, 30 juin 2005


Statistique Canada a publié cette semaine un « rapport sur la santé » qui donne la fausse impression qu’il existe un lien entre le programme libéral de 2 milliards de dollars visant les armes à feu et la diminution du nombre de décès attribuables à ces armes. Statistique Canada devrait être gêné de publier un rapport qui présente des données de façon aussi trompeuse. Si les bureaucrates étaient assujettis à l’examen par les pairs comme le sont les universitaires, il leur serait impossible d’induire ainsi les gens en erreur.

La première page du rapport intitulée « DÉCÈS LIÉS AUX ARMES À FEU » (Rapports sur la santé, vol. 16, no 4) de Kathryn Wilkins (voir le lien ci dessous) commence par la déclaration suivante : En 2002, 816 Canadiens sont décédés des suites d’une blessure liée aux armes à feu [...] (voir Lois sur le contrôle des armes à feu) ». À côté du premier paragraphe figure un graphique qui montre une baisse des décès liés aux armes à feu entre 1979 et 2002 et deux droites à la verticale montrant les années où les lois sur les armes à feu ont été adoptées, soit en 1991 et en 1995. Le graphique ne présente même pas les faits de façon honnête. S’il est vrai que le projet de loi C 68 (enregistrement obligatoire des armes) a été adopté par le Parlement en 1995, la Loi sur les armes à feu n’est pas entrée en vigueur avant le 1er décembre 1998, et le gouvernement a prolongé le délai imposé aux propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi pour enregistrer leurs armes à feu, le reportant jusqu’en juillet 2003, soit clairement un an et demi après la dernière année visée par le rapport de Statistique Canada.

À la quatrième page, une importante mise en garde est enterrée au bas d’une colonne intitulée : Loi sur le contrôle des armes à feu : « Naturellement, il est difficile de déterminer quel est le rôle du règlement sur le contrôle des armes dans ce recul ».

Si Statistique Canada ne peut pas mesurer ce recul, pourquoi alors présenter les données de façon à laisser entendre qu’il y a un lien? Ce rapport se rapproche davantage de la propagande libérale que de la vérité.

LE RAPPORT OMET DE NOMBREUX FAITS

En premier lieu, d’après le rapport, les quatre cinquièmes des décès liés à des armes à feu sont des suicides. MAIS le rapport ne dit pas que la baisse du nombre de suicides par arme à feu a été presque complètement remplacée par une augmentation du nombre de suicides par pendaison. Par conséquent, aucune vie n’a été sauvée malgré les deux milliards de dollars gaspillés pour réglementer depuis 1995 les armes à feu que possèdent des citoyens respectueux de la loi. Pourquoi le gouvernement n’étudie t il pas les causes du suicide au lieu des moyens que prennent les gens pour se tuer? Pourquoi ne consacre t il pas l’argent à la prévention du suicide plutôt qu’à un inutile registre des armes à feu?

En deuxième lieu, le rapport indique aussi que : « Le taux d’homicides par arme à feu a diminué » mais il ajoute dans le paragraphe suivant que « les deux tiers des homicides par arme à feu ont été commis avec une arme de poing en 202, comparativement à environ la moitié durant les années 1990 ». MAIS le rapport ne dit pas que l’enregistrement des armes de poing est obligatoire au Canada depuis 1934. Voilà une preuve irréfutable de l’échec de la politique sur les armes à feu que Statistique Canada devrait faire valoir à la population canadienne au lieu d’occulter la vérité avec un tel rapport.

En troisième lieu, le rapport de Statistique Canada présente à la page 5 un autre graphique trompeur qui compare les décès liés aux armes à feu au Canada et aux États Unis. MAIS, comme le souligne le professeur Gary Mauser de l’Université Simon Fraser, le rapport ne dit pas que depuis 1991, le taux d’homicides a diminué de 36 % au Canada mais a chuté de 42 % aux États-Unis. De plus, les décès attribuables aux armes à feu ont diminué de 30 % aux États-Unis entre 1991 et 2002. Et ce, malgré le fait que les armes à feu sont de plus en plus disponibles aux États-Unis et le sont de moins en moins au Canada.

Finalement, le rapport ne dit pas non plus qu’en 2003, selon les données de Statistique Canada, le taux d’homicides dans les trois provinces des Prairies était de 1,1 fois plus élevé que le taux des quatre États frontaliers. Cela en dit long sur l’efficacité de la réglementation des armes à feu au Canada.

Statistique Canada serait bien avisé de ne pas faire de politique dans ses rapports. Sinon, le seul organisme gouvernemental qui conservera une certaine crédibilité sera le Bureau du vérificateur général.

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29 novembre 2004 – STATISTIQUE CANADA : « The specific impact of the firearms program or the firearms registry cannot be isolated from that of other factors ».
http://www.cssa-cila.org/garryb/publications/Article511.htm

28 juin 2005 – STATISTIQUE CANADA : Rapports sur la santé, volume 16, numéro 4,
Décès liés aux armes à feu par Kathryn Wilkins

http://www.statcan.ca/francais/ads/82-003-XPF/pdf/16-4-04_f.pdf

Garry Breitkreuz est le porte-parole adjoint de l’opposition officielle en matière de justice pour les questions liées aux armes à feu et député de Yorkton-Melville, en Saskatchewan.
Pour plus de renseignements, voir : www.garrybreitkreuz.com

June 30, 2005 - BUT DID OUR GUN LAWS ACTUALLY SAVE ANY LIVES?